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Christophe HAHLING*

Avant de considérer ces notions fondamentales de justice et de piété pour aujourd’hui à partir du message du prophète Amos, je désirerais faire deux remarques préliminair

1. Dieu a parlé par Amos, et Dieu parle encore aujourd’hui à son peuple.

Il semble qu’Amos a donné ses oracles dans les années 765-760 av. J.-C. car, au tout début du livre, il fait mention du roi de Juda, Ozias, et du roi d’Israël, Jéroboam II (Am 1.1), de même que d’un tremblement de terre deux ans plus tard, qui devait être assez important, puisque le prophète Zacharie, quelques siècles après Amos, en fait mention aussi («… vous fuirez comme vous avez fui devant le tremblement de terre au temps d’Ozias, roi de Juda», Za 14.5). L’historien juif Flavius Josèphe y fait aussi référence dans ses Antiquités juives. En 1956, des fouilles archéologiques à Samarie, dirigées par Y. Yadin, confirment un tremblement de terre dans les années 795-760 av. J.-C. De plus, Amos 8.9 semble faire allusion à une éclipse de soleil («Il arrivera en ce jour-là, oracle du Seigneur l’Eternel, que je ferai coucher le soleil à midi et que j’obscurcirai la terre en plein jour»), dont parlent également des textes assyriens et que des calculs astronomiques datent du 15 juin 763 av. J.-C.1.

François Samuel Robert Gaussen

Louis Gaussen

En intitulant cet article : « Lecture évangélique de la Bible. Le cas de Louis Gaussen », l’absence d’article défini devant « lecture » laisse entendre que la manière d’appréhender la Bible dans l’histoire de la théologie évangélique ne présente pas l’aspect d’un bloc monolithique et que l’instrumentalisation ou le conditionnement intellectuel propre à tout système idéologique ne lui est pas nécessairement épargné. Aussi fidèle veuille-t-on ou puisse-t-on être au bon dépôt de la foi, la situation socioculturelle, intellectuelle, linguistique et géographique du sujet connaissant, couplée à la persistance du péché rémanent, n’immunise personne contre la tentation d’être influencé par l’esprit de son temps. Pour autant, « Le cas de Louis Gaussen » illustre, de façon emblématique, comment une figure fondatrice, si ce n’est tutélaire, de la bibliologie évangélique francophone a su repérer les dangers idéologiques qui guettaient en son temps plusieurs lectures individuelles et collectives de la Bible. Par-delà les clichés dont on l’a affublé, cet homme de lettres, d’esprit et d’action a cherché à dénoncer toute idéologie qui serait extérieure à la révélation biblique. Il l’a fait avec une subtilité et une connaissance que peu d’historiens soulignent. Cela dit, en s’affichant du côté des seuls chrétiens fidèles à la « théologie (…) qui conserve, dans le saint ministère de l’Evangile, la pureté de son dogme ; et dans la prédication, le juste équilibre de toutes les vérités[1] », Gaussen n’a pas toujours su percevoir les influences idéologiques qui lui étaient inconscientes. Cette insuffisance n’est pourtant pas unique à la théologie protestante francophone du XIXe siècle. En replaçant Gaussen dans le contexte intellectuel de son temps, je propose d’évaluer sa lecture évangélique de la Bible en tentant de discerner les équilibres et, parfois, les tensions de sa pensée face aux influences et idéologies de son siècle.

Cette lettre de saint Athanase est à la fois un éloge du moine Théodore qui vient de décéder (le 27 avril 368) et une exhortation qui vise à convaincre Orsisios d’assumer pleinement la direction du monastère dont il partageait jusqu’alors la responsabilité avec Théodore. A l’abbé Orsisios, père des moines, et à tous ceux qui avec lui cultivent la vie solitaire, fermement établis dans la foi en Dieu, aux frères très aimés et très désirés, salutation dans le Seigneur. J’ai appris le décès du bienheureux Théodore, et la nouvelle m’a causé une grande anxiété, sachant combien il vous était précieux. S’il ne s’agissait pas de Théodore, je vous écrirais beaucoup plus longuement et en y joignant mes larmes, à cause ce ce qui suit la mort, mais puisqu’il s’agit de Théodore, que vous comme moi avons connu, qu’ai-je besoin de dire dans ma lettre, si ce n’est « bienheureux est Théodore, qui n’a pas marché dans le conseil des impies » (Ps 1, 1).

Quelles raisons peuvent pousser un protestant à lire les Pères de l’Eglise? Quels fruits peut-il retirer de leurs textes?

 

On sait que poser cette problématique ne va pas dans un naturel réflexe réformé, car dans son désir de soumission, sans médiation, à l’autorité de la Bible, à la Sola Scriptura en tant que source et norme de foi, le huguenot risque de trop discréditer la « Tradition » de l’Eglise. Or, aucun homme ne peut se couper totalement de son passé sous peine de renier son identité. Dans cette perspective, le passé n’est pas mort, sa sève nous nourrit encore; bien sûr, il faut distinguer l’essentiel de l’accessoire, rejeter la paille et engranger le blé.

 

Mais le protestant, homme de dialogue immédiat avec l’Ecriture, doit ne pas oublier qu’il y a, entre la Bible et nous, une épaisseur historique.

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