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II. Chercher le Seigneur, la piété

«Cherchez-moi et vivez!» (5.4b) «Cherchez l’Eternel et vivez!» (5.6a) On pourrait ajouter, à ces deux versets, cet autre, probablement le plus connu chez Amos: «Prépare-toi à la rencontre de ton Dieu.» (4.12b)

Pour les Israélites, «chercher Dieu» signifiait se rendre dans les lieux de pèlerinages, comme Béthel, Guilgal ou Beer-Chéba (5.5). Ils pensaient qu’en y allant, ils rencontreraient l’Eternel par leurs rites et leur religion, mais ils y allaient le cœur partagé (nous l’avons constaté ci-dessus, ils étaient hypocrites puisque, en même temps, ils adoraient d’autres divinités). En somme, ce qui est tragique à constater, c’est que ce faisant ils sonnaient le glas annonçant la destruction par le Seigneur: «Car Guilgal sera entièrement déporté, et Béthel anéanti» (5.5b), avec même un jeu de mots cynique où «Guilgal» est destiné à la déportation (galah, en hébreu) et Béthel («maison de Dieu») devient un lieu (une maison) de néant (awen, en hébreu).

En d’autres termes, cela revient à prendre les paroles du prophète Elie en 1Rois 18.21: «Jusques à quand clocherez-vous des deux côtés? Si l’Eternel est Dieu, ralliez-vous à lui; si c’est Baal, ralliez-vous à lui.» Ou bien les paroles du Seigneur Jésus en Matthieu (6.24): «Personne ne peut servir deux maîtres; car où il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon» (= le dieu de l’argent). Ou encore, ces autres paroles, de Jean (Ap 3.16): «Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche.»

Alors que veut dire «chercher Dieu» pour Amos? Et qu’est-ce que cela implique pour nous? «Chercher Dieu» signifie revenir au Seigneur, après s’être peut-être éloigné de lui. Cela signifie avoir une relation avec lui, l’adorer et le prier (cf. Ps 34), le prendre au sérieux dans toute sa vie, désirer suivre ses commandements. Souvenons-nous de ce qui a déjà été mentionné précédemment: on ne cherche pas Dieu en restant statique, on se mobilise pour lui, on se bouge! «Cherchez l’Eternel pendant qu’il se trouve; invoquez-le, tandis qu’il est près, que le méchant abandonne sa voie, et l’homme de rien ses pensées; qu’il retourne à l’Eternel, qui aura compassion de lui, à notre Dieu qui pardonne abondamment», dit un autre prophète, Esaïe (55.6-7), juste quelques décennies après Amos. «Cherchez l’Eternel, vous tous humbles de la terre», dira encore plus tard Sophonie (2.3). «Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice», dira aussi Jésus le Christ en Matthieu (6.33).

Puisqu’il est dit «cherchez l’Eternel, et vivez» (Am 5.6a), cela veut dire que chercher Dieu est vital, pour ainsi échapper au jugement de Dieu; cela nous fait penser au fameux choix donné par Dieu au peuple d’Israël par la bouche de Moïse, à la veille de son entrée dans la terre promise: «Vois, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal (…) j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta descendance.» (Dt 30.15a, 19)

«Chercher le Seigneur» signifie donc premièrement «se convertir», mais aussi «se réengager» pour Dieu, et – d’une manière générale – «chercher la présence de Dieu», désirer être en relation intime avec lui (par la prière), désirer lui obéir et faire sa volonté. «L’obéissance à la volonté divine, voilà le secret de la vie, c’est à prendre ou à laisser», dit très justement le professeur de Genève R. Martin-Achard à propos de ce texte.

«Chercher Dieu», c’est la piété prônée par Amos.

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