Ainsi, lorsque Gaussen défend la théopneustie, il désire, certes, asseoir la foi de ses lecteurs, mais pas à n’importe quel prix. Il refuse de se fonder sur un principe qui se rapprocherait de la théologie naturelle. Le sens commun n’est pas un fondement suffisant. Le sentiment non plus. Toutes ces tentatives ignorent la radicalité de la dépravation totale. La force de Gaussen, comparé à ses pairs, est d’avoir perçu cette dépravation en tentant de l’articuler avec le progrès des recherches scientifiques de l’époque. Ce faisant, il partage la foi en l’efficacité des outils de l’historicisme et du positivisme scientifique moderne, mais il évite toujours de les appliquer lorsque la foi est en jeu. Il aurait assurément gagné en crédibilité s’il avait affronté les problèmes posés par la dichotomie kantienne et, plus généralement, les questions philosophiques de son temps[60]. Mais ce manque d’intérêt pour l’épistémologie scientifique n’est pas unique. Il est largement répandu au sein du protestantisme francophone. En ce sens, Gaussen n’est pas plus « naïf » que ses pairs face aux idéologies de son temps. Voici, par exemple, comment Olivier Fatio décrit la situation théologique de l’Académie de Genève dans les années 1830 : le niveau d’enseignement de l’Académie
pose (…) le problème de l’état de la théologie protestante de langue française au début du XIXe siècle. Pour les maîtres, à nos yeux, ni géniaux, ni même originaux mais avisés et consciencieux, de la principale Faculté francophone, la tradition locale s’est arrêtée avec Jean-Alphonse Turrettini, fondateur de ce supranaturalisme rationnel qu’ils enseignent et selon lequel la raison ne peut rien contenir de contraire à la raison. (…) Reprenant l’enseignement de la théologie après la Restauration, les professeurs genevois se trouvaient face à une tradition exsangue et, n’étant pas de grands génies créateurs mais des hommes intelligents et laborieux, ils allaient se tourner vers les terres où la théologie avait continué de fleurir : l’Allemagne et, dans une certaine mesure, l’Angleterre (…). Ils ravivèrent ainsi la tradition locale en butinant le miel étranger. Leur effort méritoire soulignait la marginalisation de la théologie d’expression française.
A l’aune de ce constat, Gaussen n’est ni réactionnaire ni incompétent. Comme ses pairs, il s’inscrit dans une ère où la notion de progrès et de rationalisme scientifique gagne les esprits. Comme ses pairs, il pèche par manque de recherche philosophique. Mais contrairement à d’autres théologiens emblématiques de son temps, de quelque orientation théologique qu’ils soient, Gaussen prend soin non seulement de maintenir un fondement épistémologique cohérent et conséquent, mais aussi de l’articuler avec la méthode expérimentale moderne pour sortir de cette marginalisation. On pourra toujours arguer que l’effort fut incomplet, mais il n’en demeure pas moins vrai qu’il représente un exemple non négligeable pour surmonter cette marginalisation. A ce propos, la déclaration du professeur Fatio sur la perspicacité d’un collègue de Gaussen est tout sauf anodine : Haevernick
« souligne à plaisir le caractère approximatif et rapide des discussions exégétiques de Cellérier » avant de conclure que « ce jugement sévère et pourtant justifié marque les limites des efforts réels consentis par la Faculté de théologie pour la qualité de l’enseignement adapté à la préparation au ministère pastoral[61] ».
Ces remarques de Fatio soulignent a contrario trois aspects importants et parallèles de tout l’effort théologique consenti par Gaussen : (a) la Faculté de théologie de l’Oratoire ne manquait pas de théologiens capables de défendre leur lecture évangélique de la Bible et la fiabilité de la théologie orthodoxe tout en soulignant les limites de leurs détracteurs ; (b) il est erroné de concevoir la théologie développée à la Faculté de l’Oratoire comme un simple « retour au passé »[62], alors qu’une étude plus approfondie montre que les professeurs étaient en interaction constante avec les idées et les penseurs de l’époque, de quelque appartenance théologique qu’ils viennent ; (c) les théologiens de la Faculté officielle ne survolaient pas les débats ; loin s’en faut ! La création de la Faculté de l’Oratoire, telle qu’elle a été voulue par Gaussen, a lancé un défi intellectuel et spirituel formidable à l’Académie et à la Compagnie des pasteurs.
Au terme de ce survol du « cas Louis Gaussen », il apparaît que les jugements à l’emporte-pièce le décrivant comme le champion passéiste et réactionnaire d’une orthodoxie intégriste relèvent plus de l’idéologie du juge-scrutateur que d’un examen rigoureux des textes et des idées du professeur genevois. Une fois replacé dans les limites inhérentes à son époque, Gaussen apparaît davantage comme un géant que le prisonnier d’un système d’autorité endossé par défaut. S’il n’a pas toujours su masquer les insuffisances de sa pensée, la rigueur et la loyauté de son combat pour une lecture évangélique de la Bible fournissent d’utiles outils et exemples pour éviter que la réflexion évangélique actuelle en bibliologie ne se marginalise.
Jean DECORVET*
* J. Decorvet est directeur de l’Institut biblique Emmaüs à Vevey, en Suisse.
[1] L. Gaussen, Théopneustie, ou inspiration plénière des Saintes Ecritures, 2e édition revue et augmentée, Paris, L.-R. Delay – Londres, S. Bagster, 1842, réimpression, La pleine inspiration des Saintes Ecritures ou Théopneustie, P.E.R.L.E., Saint-Légier, Emmaüs, 1985, 19.
[2] Voir K.J. Stewart, « A Bombshell of a Book : Gaussen’s Theopneustia and its Influence on Subsequent Evangelical Theology », EQ 75, 2003, 215-237.
[3] La liste des ouvrages où les enjeux de la théopneustie sont traités ou même abordés est longue. Outre sa Théopneustie, les livres ou articles les plus marquants sur ce sujet sont : J.-I.S. Cellérier et F.S.R. Louis Gaussen éds, Confession de foi des Eglises de la Suisse précédée de quelques réflexions des éditeurs sur la nature, le légitime usage et la nécessité des confessions de foi, Genève, Luc Sestié, 1819 ; L. Gaussen, Lettres de M. le pasteur Gaussen à la Vénérable Compagnie des pasteurs de Genève, Genève: Suzanne Guers, 1831 ; idem, Mémoires adressés au Conseil d’Etat de la République de Genève. Genève : Suzanne Guers – Paris, J.-J. Risler, 1832 ; [F.S.R. Louis] Gaussen, [Antoine-Jean-Louis] Galland, et [Jean-Henri] Merle d’Aubigné, Sur la célébration de la sainte Cène dans l’Oratoire de l’Ecole de Théologie de Genève. Lettre écrite par MM. les anciens pasteurs Gaussen, Galland et Merle d’Aubigné, Professeurs de l’Ecole de Théologie, Genève, P.A. Bonnant, 1835 ; L. Gaussen, Daniel le Prophète: Exposé dans une suite de leçons pour une école du dimanche, 3 vol., Toulouse, Marc Ducloux et Cie – Paris, K.-Cadaux, 1839-1849 ; idem, Le Souverain pontife et l’Eglise de Rome, soutiens de la vérité par l’accomplissement des Ecritures, ou, considérations sur l’article XXXIe de la Confession de foi des Eglises réformées de France: Discours prononcé dans l’Ecole de théologie de Genève, à sa rentrée du 3 octobre 1843, Genève, V[euv]e Béroud et Suzanne Guers, 1843 ; idem, Ecole de théologie de Genève. Rapport de M. Gaussen à l’assemblée générale du 3 juin 1846, Genève, Jules-G[uillau]me Fick, 1846 ; idem, Sermons: deuxième série. Paris, Delay – Toulouse, Tartanac, 1847 ; idem, Ouverture de l’Oratoire. Sermon prononcé par S.R.L. Gaussen, Genève, E. Beroud, 1859 ; idem, Cours de dogmatique pour servir aux leçons de M. Gaussen (autographié et non mis en vente), 2 vol., Genève, s.n., 1851-1854 ; idem, Le canon des Saintes Ecritures. Au double point de vue de la science et de la foi, 2 vol., Lausanne, G. Bridel, 1860 ; idem, La véritable doctrine de M. Gaussen sur l’inspiration des Ecritures. Trois lettres, Genève, M. Richter, 1882, réimpression, Saint-Légier: P.E.R.L.E., 1985. En fonction des publications, les prénoms de Gaussen changent. Les plus usités sont « Louis » ou « S.R.L. », mais son nom exact est François Samuel Robert Louis Gaussen. Une bibliographie complète de ses œuvres se trouve en pages 370-373 de ma thèse de doctorat : J.D.P. Decorvet, « Every Scripture THEOPNEUSTOS : an Assessment of Louis Gaussen’s Case for Theopneustia within the Context of Geneva’s Réveil », Wheaton, Wheaton College, 2011.
[4] L.G. Cramer, S.R.L. Gaussen, P. Gaussen et alii, Communication respectueuse à Messieurs les syndics et Conseil d’Etat de la République de Genève, et aux citoyens protestans (sic) de ce canton, sur l’établissement d’une école de théologie évangélique dans l’Eglise de Genève, in L. Gaussen, Mémoires, 116.
[5] L’engagement de Gaussen auprès de sociétés missionnaires est précoce. Son premier livre, quoique fort peu connu, traite majestueusement le sujet en collectant et synthétisant le travail des missions évangéliques de son temps, principalement anglo-saxonnes : Exposé de l’état actuel des missions évangéliques chez les peuples infidèles, tel qu’on le connoissait (sic) au commencement de l’année 1820, Genève, s.n., 1821. Voir aussi son Discours de M. le Pasteur Gaussen à l’Assemblée générale de la Société des missions évangéliques, le 25 avril 1825, Genève, Lador, 1826. Ses vues catéchétiques sont fort bien résumées dans ses ouvrages adressés au Consistoire : Mémoires et Lettres. Son implication en faveur d’œuvres caritatives est fortement perceptible dans la création de la Société évangélique de Genève qui se développera au fil des ans et dont il restera un membre actif et généreux jusqu’à sa mort. L’aperçu biographique de Gaussen le plus développé se trouve dans F.C. Hugon, Louis Gaussen et l’époque du Réveil. Montauban : J. Granié, 1897, 61-125. Pour une analyse synthétique de ses vues sur la mission et le catéchisme, voir mon « Every Scripture THEOPNEUSTOS », 181-188.
[6] Voir L. Burnier, La version du Nouveau Testament dite de Lausanne. Son histoire et ses critiques, Lausanne, Georges Bridel, 1866 ; idem, Les mots du Nouveau Testament dans les versions comparées d’Ostervald et de Lausanne, Lausanne, Georges Bridel, 1871.
[7] Voir par exemple les commentaires de C. Pronier dans « Louis Gaussen », Le chrétien évangélique 6, 1863, 496-498.
[8] Une explication des origines et des influences de la famille Gaussen à Genève, en francophonie et au-delà se trouve dans mon « Every Scripture THEOPNEUSTOS », 128-131.
[9] L’influence de Merle d’Aubigné en tant qu’historien a souvent été négligée. Une analyse fine sur sa méthode historiographique se trouve dans J.B. Roney, The Inside of History : Jean Henri Merle d’Aubigné and Romantic Historiography, Studies in Historiography 3, Westport, Greenwood, 1996.
[10] L’ouvrage de référence sur C. Malan demeure l’étude établie par son fils : C. Malan Jr, La vie et les travaux de César Malan, ministre du saint Evangile dans l’Eglise de Genève, pasteur de l’Eglise du Témoignage, Dr en théologie de l’univ. royale de Glasgow, Genève et Paris, Cherbuliez, 1869.
[11] O. Fatio, « Genève », in Encyclopédie du protestantisme, Pierre Gisel éd., Genève, Labor et Fides – Paris, Cerf, 624.
[12] La citation entière est la suivante : « Leur [i.e., « des protestants »] pomme de discorde sera cette orthodoxie fanatique et bornée héritée de Haldane et dont Gaussen s’était fait le prophète. » Alice Wemyss, Histoire du Réveil 1790–1849, Paris, Les Bergers et les Mages, 1977, 213.
[13] Le flux d’ouvrage parus à ce propos et à cette époque est abondant. Une bonne synthèse se trouve dans Stewart, « Bombshell of a Book », 224-226. Aujourd’hui encore, des héritiers de la théologie de Warfield aux champions de la Trinity Foundation, en passant par Oliver Buswell (Systematic Religion of the Christian Religion, Grand Rapids, Eerdmans, 1962, 193), H. Blocher (Prolégomènes, Vaux-sur-Seine, Edifac, 1976, 55), R. Pache (de multiples références à Gaussen parsèment L’inspiration et l’autorité de la Bible, Saint-Légier, Emmaüs, 1967), P. Wells (Dieu a parlé. La Bible semence de vie dans le cœur labouré, Québec, La Clairière, 1997, surtout aux pages 194 et 209), P. Courthial (Le jour des petits recommencements. Essai sur l’actualité de la Parole (Evangile-Loi) de Dieu, Messages, Lausanne, L’Age d’Homme, 1996, 203-206), pour ne citer que quelques noms emblématiques. Gaussen est un marqueur important, bien qu’à des degrés divers, de la bibliologie évangélique.
[14] J.-J.C. Chenevière, Essais théologiques, Genève et Paris, Cherbuliez, 1831.
[15] Id., Dogmatique chrétienne, Genève, Julien et Fils, 1840.
[16] W. Edgar, La carte protestante. Les réformés francophones et l’essor de la modernité (1815-1848), Histoire et société 34, Genève, Labor et Fides, 1997, 4e page de couverture.
[17] La théologie de Schleiermacher est résumée dans le chapitre consacré à l’univers intellectuel et ecclésial de Gaussen.
[18] L’ouvrage que Richard Muller a consacré à la question des prolégomènes à la dogmatique réformée, et conséquemment aux principia theologiae, demeure la référence incontournable et inégalée sur la question : Prolegomena to Theology, vol. 1 de Post-Reformation Reformed Dogmatics : The Rise and Development of Reformed Orthodoxy, ca. 1520 to ca. 1725, 2e éd., Grand Rapids, Baker Academic, 2003.
[19] Si Muller offre une synthèse de l’ensemble des théologiens réformés répartis sur l’ensemble du territoire européen et sur une période de près de deux siècles, l’Institution de la théologie élenctique du Genevois François Turretin a ceci d’avantageux qu’elle récapitule la pensée orthodoxe de son temps en un magnum opus que Gaussen citera souvent, toujours élogieusement : Institutes of Elenctic Theology, trad. George Musgrave Giger, éd. James T. Dennison Jr., 3 vol., Phillipsburg, P&R, 1992-1997. L’ouvrage originel fut écrit en latin ; or il n’existe, à ce jour, aucune traduction française complète, d’où la référence à l’anglais ; la première définition des principes ou fondements de la théologie apparaît en I,i,7.
[20] Ces notions sont superbement résumées par L. Berkhof dans sa Systematic Theology, Grand Rapids, Eerdmans, 170.
[21] Ces expressions reviennent souvent sous la plume de L. Gaussen. On les trouve notamment dans ses Lettres et ses Mémoires. Ces deux ouvrages étant directement adressés à la Compagnie des pasteurs, de telles accusations ont contribué à précipiter la rupture entre le corps pastoral réformé genevois et le pasteur Gaussen.
[22] L. Gaussen, « Les Conférences de Genève, 1861. Rapports et discours publiés au nom de l’Alliance Evangélique », éd. D. Tissot, Genève, Henri Georg – Paris, Meyrueis et Cie – Londres, D. Nutt – La Hague, Van Golveringe, 1861, 1:309.
[23] Gaussen exprime son admiration pour Cellérier père et l’affectueuse complicité qui existait entre eux dans une monographie parue peu après la mort de son mentor et ami : Monsieur Cellérier père, Paris, Félix Locquin, 1844.
[24] A propos de ce ministère naissant, A. Bost écrit : « Je crois être fondé à dire (…) qu’on n’a pas assez remarqué ce prélude du réveil qui allait bientôt éclater. » (Mémoires pouvant servir à l’histoire du Réveil religieux des Eglises protestantes de la Suisse et de la France, et à l’intelligence des principales questions théologiques et ecclésiastiques du jour, Paris, Ch. Meyrueis et Cie, 1854, 1:36).
[25] L. Gaussen, Mémoires adressés au Conseil d’Etat de la République de Genève, Genève, Suzanne Guers – Paris, J.-J. Risler, 1832, 97.
[26] Outre la monographie de Hugon, un survol biographique de Gaussen se trouve dans : J. Decorvet, « François Samuel Robert Louis Gaussen (1790-1863). Sa vie, son œuvre et le débat sur la Théopneustie », Hokhma 70, 1999, 28-31.
[27] Pour lire une version de ces événements établie par des témoins oculaires, voir tout spécialement : E. Guers, Le premier Réveil et la première Eglise indépendante à Genève d’après ses archives et les notes et souvenirs de l’un de ses pasteurs ‒ 1810 à 1826 ‒ suivis d’un coup d’œil sur l’état de cette même Eglise de 1826 à 1849, époque de la fondation de l’Eglise évangélique, Genève, Beroud & Kaufmann, 1871, 79-95, et A. Haldane, Memoirs of the Lives of Robert Haldane of Airthrey, and of his Brother James Alexander Haldane, New York, Robert Carter & Brothers, 1853, 372-410 (les deux dernières pages retranscrivent des lettres rédigées par Gaussen lui-même).
[28] Il s’agit de la Société des Amis qui ne se réunit que pendant quelques années, mais qui permit de rassembler autour d’un projet commun le noyau des futurs acteurs du Premier Réveil. Un récit de première main se trouve dans Bost, Mémoires, 27-29.
[29] Le survol historique et l’examen ecclésiologique le plus abouti de ces nouvelles communautés se trouve dans Hermann de Goltz, Genève religieuse au dix-neuvième siècle ou tableau des faits qui, depuis 1815, ont accompagné dans cette ville le développement de l’individualisme ecclésiastique du Réveil mis en regard de l’ancien système théocratique de l’Eglise de Calvin, trad. C. Malan-Sillem, Genève et Bâle, Henri Georg, 1862.
[30] Wemyss, Histoire du Réveil, 218.
[31] L. Perriraz, Histoire de la théologie réformée française: de Calvin à la fin du 19e siècle, Neuchâtel, Henri Messeiller, 1961, 4:203.
[32] E. Rochat, « Le mouvement théologique dans l’Eglise de Genève au cours du XIXe siècle (jusque vers 1880) », Recueil de la Faculté de théologie protestante de l’Université de Genève 2, Genève, Georg & Cie, 1933, 8.
[33] B. Reymond, « Les premières livraisons du ‹Protestant de Genève› et le contexte théologique et religieux en 1831 », in Genève protestante en 1831, éd. Olivier Fatio, Genève, Labor et Fides, 1983, 59.
[34] Gaussen, Théopneustie, 540.
[35] Cette méconnaissance de l’orthodoxie calviniste se retrouve dans une attaque portée à l’encontre de Gaussen sur la question de la révélation progressive ; voir mon « Gaussen (1790-1863). Sa vie, son œuvre et le débat sur la Théopneustie », 49-51.
[36] D.W. Bebbington, Evangelicalism in Modern Britain : A History from the 1730s to the 1980s, Londres, Routledge, 1989, 35. Cette thèse se retrouve chez Mark Noll et les contributeurs de l’impressionnante série sur l’histoire du mouvement évangélique : D.W. Bebbington et Mark A. Noll, éds, A History of Evangelicalism. People, Movements and Ideas in the English-Speaking World, 5 vol., Downers Grove, InterVarsity, 2003 – en cours.
[37] F.D.E. Schleiermacher, De la religion : discours aux personnes cultivées d’entre ses mépriseurs, trad. nouv. de l’allemand, préf. et notes de B. Reymond, Paris, Van Dieren, 2004.
[38] A. Encrevé, Protestants français au milieu du XIXe siècle. Les réformés de 1848 à 1870, Histoire et Société 8, Genève, Labor et Fides, 1986, 116.
[39] Voir mon « Every Scripture THEOPNEUSTOS », 165-174.
[40] J.-J.C. Chenevière, Causes qui retardent, chez les Réformés, les progrès de la théologie, Genève et Paris, J.-J. Paschoud, 1819, x.
[41] Gaussen, Cours de dogmatique, 1:134-328.
[42] Gaussen, Théopneustie, 32, 210.
[43] Un constat similaire est établi par B. Reymond dans « Comment les francophones ont-ils lu et compris Schleiermacher avant 1914 ? », Archivio di Filosofia, 1984, 467-470.
[44] Cela est particulièrement frappant lorsqu’il traite de l’usage de la raison dans sa Dogmatique (voir les incohérences entre les pages 12, 56 et 401-406).
[45] W. Edgar, Carte protestante, 309.
[46] Gaussen parle de Haldane comme « d’un homme dont le souvenir doit être cher à nos Eglises, et dont le court séjour dans Genève a porté tant de fruits » (Théopneustie, 458, note 1).
[47] R. Haldane, De l’évidence et de l’autorité de la divine révélation, ou vue du témoignage de la loi et des prophètes en faveur du Messie, ainsi que des témoignages subséquens (sic), trad. D. Bogue, 2 vol., Montauban, Ph. Crosilhes, 1817-1818.
[48] Sur les liens entre la philosophie du Common Sense et la théologie évangélique, voir spécialement : Mark A. Noll, « Common Sense Traditions and American Evangelical Thought », American Quarterly 37 (1985) ; W. Edgar, Carte protestante, 125-127.
[49] Pour une étude approfondie du terme et un survol de ses plus emblématiques représentants outre-Atlantique, voir Brooks E. Holifield, Theology in America : Christian Thought from the Age of the Puritans to the Civil War, New Haven, Yale University Press, 2003, 157-394.
[50] T. Chalmers, Des preuves et de l’autorité de la révélation chrétienne, trad. J.L.S[amuel] Vincent, Paris, Treuttel et Wurtz, 1819, v.
[51] Ibid., 30.
[52] Ibid., 193, 201.
[53] A. Alexander, Evidences of the Authenticity, Inspiration and Canonical Authority of the Holy Scriptures, 2e éd., Philadelphie, Presbyterian Board of Publication, 1836 [1826], 171, trad. personnelle.
[54] Ibid., 9, trad. personnelle.
[55] R. Haldane, The Evidence and Authority of Divine Revelation, Being a View of the Testimony of the Law and the Prophets to the Messiah, with the Subsequent Testimonies, 2e éd., 2 vol., Londres, Hamilton, Adams and Co., 1834 [1816], 1:477 (trad. personnelle basée sur l’original anglais).
[56] Gaussen, Canon, 2:12.
[57] Constat similaire chez W. Edgar, Carte protestante, 33-46.
[58] Gaussen, Canon, 2:xxi.
[59] Ibid., 2:24.
[60] Pour une appréciation critique du fondement épistémologique de la pensée gaussennienne et une réponse aux reproches de syllogisme adressés à l’encontre de la théopneustie, voir mon « Every Scripture THEOPNEUSTOS », 265-315.
[61] O. Fatio, « L’enseignement de la théologie à l’Académie de Genève en 1831 », in Genève protestante en 1831, Olivier Fatio éd., Genève, Labor et Fides, 1983,153-154. Par « jugement », Fatio fait référence à une remarque critique de Haevernick envers le dernier livre paru de Cellérier fils : Introduction à la lecture des livres de saints, Paris et Genève, A. Cherbulliez, 1832. Dans sa recension, Haevernick écrit: « Nous n’avons pas trouvé, dans l’ouvrage du professeur de Genève, un seul passage dans lequel il s’occupe sérieusement de résoudre quelqu’une des questions difficiles, dont l’histoire hébraïque est si riche. (…) M. Cellérier croit-il, vraiment, que l’on peut écrire des ouvrages apologétiques en désavouant tout ce qu’il y a d’obscur dans l’Ecriture, ou en prétendant pouvoir traiter ces questions sans daigner cependant en dire un seul mot ! » Heinrich Haevernick, « Critiques d’ouvrages. I : Introduction à la lecture des livres saints, à l’usage des hommes religieux et éclairés », par J.E. Cellérier fils », in Mélanges de théologie réformée [1833], 1:115.
[62] L. Perriraz, Histoire de la théologie réformée française, 4:203.
Dans le cas où vous avez un budget serré ou que vous pensez que la connaissance n'a pas de prix !